Quand les promoteurs doivent s’adapter aux exigences des communes pour des villes plus durables
De plus en plus de territoires se dotent de référentiels, plans ou chartes afin de repenser les espaces et ainsi s’inscrire dans un urbanisme plus durable. L’objectif est d’améliorer significativement le bien-être des habitants, la cohésion sociale, l’intégration de la biodiversité urbaine tout en s’inscrivant dans l’objectif de neutralité carbone pour 2050.
Ces documents sont de véritables boussoles pour les professionnels de l’immobilier : ils les engagent à mettre en place des chantiers propres, à favoriser le tri des déchets, à privilégier les surfaces végétalisées ou encore à contribuer à la mixité sociale.
Nous vous partageons quelques-unes de ces démarches, qui s’appliquent depuis plusieurs années et qui contraignent ou impliquent (tout dépend du point de vue), les promoteurs vers plus de durabilité.
Les métropoles s’emparent du sujet
et appliquent des plans ambitieux
Le Grand Paris lutte contre le changement climatique
Le Grand Paris a établi en 2018 le Plan Air Climat Énergie Métropolitain (PCAEM). Il s’inscrit dans une dynamique collective puisqu’il concerne les 131 communes de la métropole du Grand Paris.
Ce plan a été mis en place pour lutter contre le changement climatique et améliorer la qualité de vie des habitants de la métropole en promouvant des actions concrètes pour une transition énergétique et environnementale durable.
Les principaux objectifs du Plan Air Climat Energie du Grand Paris sont les suivants :
- atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 ;
- accroître la résilience de la métropole face aux changements climatique ;
- assurer une qualité de l’air conforme aux seuils fixés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ;
- réduire massivement les consommations énergétiques ;
- encourager la transition énergétique en développant les énergies renouvelables ;
- promouvoir l’économie circulaire en encourageant la réutilisation, le recyclage et la valorisation des déchets. (1)
La Capitale aux 500 mesures
A l’échelle de Paris, la capitale a établi son Plan Climat. Il fixe les objectifs pour réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) de la capitale et lutter contre le changement climatique. Il comprend plus de 500 mesures pour promouvoir les énergies renouvelables, améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments, encourager la mobilité décarbonée et réduire les déchets. Le but du Plan Climat est de construire une ville juste et équitable, neutre en carbone et 100% à énergie renouvelable d’ici 2050.
L’urbanisme Nantais face aux défis de société
Ville avant-gardiste en matière d’aménagement responsable, Nantes s’engage depuis plus de 20 ans à suivre une politique durable au service de l’environnement tout en intégrant la dimension humaine et sociale au sein de ses projets d’aménagements urbains.
Sa Charte d’aménagement et de gestion de l’espace public définit les principes et les objectifs pour concevoir et gérer l’espace public de manière durable. Elle vise à créer des espaces publics accessibles, fonctionnels, confortables et agréables pour tous les habitants de la ville.
Plusieurs thèmes sont abordés à travers des fiches techniques, des dossiers thématiques et des guides tels que la voirie, la signalisation, la régulation du trafic, le mobilier urbain, les espaces verts, l’éclairage public, les infrastructures de communication électroniques, les ouvrages d’art ou encore les réseaux de services urbains. (3)
Nancy, la ville qui s’appuie sur un organisme certificateur
Fin 2022, la ville de Nancy a mis en place une Charte pour la qualité des constructions qui s’appuie sur une convention de partenariat signée avec l’organisme Cerqual connu pour les certifications NF Habitat et HQE.
Cette charte a pour objectif d’encourager les professionnels de l’immobilier à adopter des pratiques respectueuses de l’environnement, de la qualité de l’air, de l’acoustique et de la gestion des déchets pour les projets de construction de la ville de Nancy. Elle permet également de garantir la performance énergétique et environnementale des constructions de la ville.
Cette initiative nancéienne vise à favoriser le développement durable, la qualité de vie de ses habitants et contribue à accélérer la transition de son parc immobilier vers une sobriété foncière. (4)
La liste des métropoles bénéficiant d’une charte n’est pas exhaustive. Nous pourrions ainsi citer Lille, Lyon, Nice ou encore Bordeaux.
Bien heureusement, les plans liés aux enjeux climatiques ne sont pas l’apanage des métropoles. Les communes et villes intermédiaires se dotent également de mesures responsables. Celles-ci ne se substituent pas aux PLU, mais elles engagent les opérateurs immobiliers à répondre aux enjeux d’habitat inclusif et respectueux de l’environnement. Ainsi, nous pouvons citer Rézé, commune de l’agglomération nantaise qui a mis en place dès 1999 une première Charte de l’Habitat. (5) Depuis, plusieurs modifications ont été apportées, la dernière date de décembre 2019 et met l’accent sur :
- la qualité des logements : l’ensoleillement des logements, leurs surfaces, les équipements, l’optimisation énergétique …
- la mixité sociale : part des logements en location et des logements sociaux.
- le cadre de vie : les espaces verts, aménagements extérieurs, les zones piétonnes, les pistes cyclables…
Consulter la charte de l’Habitat Durable de la ville de Rezé.
Le Green Deal européen, qui se traduit par la Stratégie Nationale Bas Carbone en France, trouve sa traduction au cœur des territoires. Lorsque les communes s’emparent du sujet et contribuent à mettre les enjeux climatiques et les liens humains au cœur des projets de construction ou d’aménagement urbain, nous visualisons alors des exemples concrets de la fabrique de villes plus durables.
Pour aller plus loin découvrez l’article « Les EcoQuartiers : l’habitat de demain ».