Optimiser les espaces et les m² pour une ville résiliente : trois stratégies pour des bâtiments durables et multifonctionnels

La transition écologique et la justice sociale sont au cœur des préoccupations actuelles dans le secteur immobilier. Face à la crise climatique, la gestion des ressources et l’optimisation des espaces deviennent des enjeux cruciaux pour l’avenir des villes. L’une des solutions les plus prometteuses dans ce domaine est l’intensification des usages des bâtiments, notamment par le biais de pratiques comme l’adaptabilité des bâtiments, l’urbanisme transitoire et la chronotopie. Ces approches visent non seulement à améliorer la durabilité des bâtiments, mais aussi à renforcer l’utilité sociale des bâtiment et à optimiser l’utilisation des ressources existantes.

1. L’adaptabilité des bâtiments : repenser l’évolution de l’immobilier pour plus de durabilité

Pour tendre vers une transition des villes plus durables, l’adaptabilité des bâtiments se présente comme une solution à explorer. Les immeubles construits de manière flexible, permettant une reconversion ou une évolution de leurs usages au fil du temps, représentent un modèle efficace face aux enjeux écologiques.

Le recyclage urbain : une forme d’économie circulaire

Par exemple, un bâtiment de bureaux peut être transformé en logements ou en espaces commerciaux en fonction des besoins locaux. Cette capacité à modifier l’usage d’un bâtiment en fonction des contextes économiques et sociaux permet de maximiser la durée de vie de l’infrastructure et de réduire l’impact environnemental des nouvelles constructions. Cette approche est également appelée le recyclage urbain. 👉En savoir plus ici

L’importance de la phase de conception

L’adaptabilité des bâtiments nécessite une conception en amont prenant en compte les besoins futurs. Cela implique de penser les espaces comme évolutifs, avec une attention particulière portée aux infrastructures comme les réseaux électriques, les canalisations, et la disposition des espaces intérieurs. Par exemple, dans le cadre du village olympique de Paris 2024, la possibilité de transformer certains espaces en fonction des besoins après l’événement a été anticipée dès la phase de conception. Elle a notamment été anticipé juridiquement avec la création des permis de construire à double état. 👉En savoir plus ici

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2. L’urbanisme transitoire : réutiliser les espaces vacants pour revitaliser les territoires

L’urbanisme transitoire joue un rôle crucial dans la gestion des espaces urbains sous-utilisés. Il s’agit de réactiver temporairement des bâtiments ou des terrains vacants pour de nouveaux usages (culturels, sociaux, économiques), tout en attendant des projets de réhabilitation à long terme. Ce modèle permet de donner une nouvelle vie à des friches urbaines(par exemple)  tout en réduisant l’empreinte écologique liée à l’usage des espaces.

Quand les bâtiments répondent au besoin d’utilité sociale

En réactivant ces espaces de manière temporaire, l’urbanisme transitoire offre un terrain propice à l’innovation locale et permet de répondre aux besoins sociaux immédiats, tout en contribuant à la dynamisation de quartiers en transition. Il s’agit d’une démarche éco-responsable qui participe à la réhabilitation du tissu urbain sans nécessiter de nouvelles constructions massives. Ce modèle permet également d’expérimenter de nouvelles formes de vie communautaire et de co-construction, favorisant ainsi l’engagement des habitants dans le développement de leurs espaces urbains. 👉En savoir plus avec la coopérative Plateau Urbain et les solutions proposées.

3. Chronotopie : optimiser l’usage de l’espace en fonction du temps

La chronotopie, bien que moins connue, s’impose comme une approche innovante pour l’intensification des usages dans les bâtiments durables. Ce concept consiste à réorganiser l’utilisation des espaces en fonction des différents moments de la journée ou de l’année. Par exemple, un bâtiment de bureaux peut être utilisé comme centre culturel en soirée ou le week-end, répondant ainsi à des besoins variés tout au long de la semaine.

L’un des grands avantages de la chronotopie est qu’elle permet de maximiser l’utilisation de chaque mètre carré, réduisant ainsi la pression sur la construction de nouveaux bâtiments. Dans un contexte où l’espace devient une ressource rare, cette approche permet de rendre les bâtiments plus polyvalents et adaptés aux rythmes de vie modernes. En outre, elle peut avoir un impact positif sur la dynamique sociale des quartiers, en offrant aux citoyens des espaces partagés adaptés à différents usages.

Une approche intégrée pour des villes durables et inclusives

En combinant ces trois stratégies – adaptabilité des bâtiments, urbanisme transitoire et chronotopie – il est possible de réinventer les usages des bâtiments pour répondre aux défis écologiques et sociaux actuels. Cette approche permet de maximiser l’utilisation de l’existant, d’éviter l’étalement urbain, de favoriser l’inclusion sociale et de contribuer activement à la transition écologique.

Les bâtiments durables ne sont pas seulement ceux qui sont construits de manière écologique ; ils doivent aussi être capables de s’adapter aux besoins évolutifs des communautés et des territoires. En intégrant ces pratiques dans les projets immobiliers de demain, nous contribuons à la construction de villes résilientes, inclusives et respectueuses de l’environnement.

Rappelons que 40% des émissions de Gaz à Effet de Serre des bâtiments sont issus de leur phase d’exploitation.

Adopter de nouvelles stratégies pour l’exploitation des bâtiments

Grâce à des pratiques comme l’adaptabilité des bâtiments, l’urbanisme transitoire et la chronotopie, il devient possible de réutiliser les espaces existants tout en réduisant l’empreinte carbone et en favorisant l’accessibilité pour tous. Ces stratégies font partie intégrante des solutions pour construire des villes du futur, plus résilientes, plus inclusives et plus durables.